Bartolomé Esteban Murillo

L’inscription sous la peinture du peintre est en latin : « Bartus Murillo seipsum depingens pro filiorum votis acprecibus explendis », qui signifie "...se peignant lui-même à la demande de ses chers enfants".

Bien que le peintre paraisse relativement jeune, on pense que l’œuvre a été peinte alors que l’artiste avait déjà plus de 50 ans, période où ses enfants étaient assez âgés pour être fiers du travail de leur père.

La composition suit le même schéma que les gravures des pages de garde des livres de l’époque : le protagoniste encadré dans un ovale, et en dessous de lui les instruments et outils de son métier : crayons et papier à sa gauche, une palette avec des pinceaux à droite.

Justa et Rufina sont deux saintes, filles de potier, nées au IIIe siècle, sur le territoire actuel de Séville alors gouverné par les Romains. Du IIIe siècle, filles de potier et martyres.

Dans l’œuvre, on voit sainte Justa à droite et Rufina, sa cadette de deux ans, à gauche. La toile montre des cruches en terre cuite au sol, en allusion à l’activité familiale. Le clocher de Séville, l’actuelle Giralda de la Cathédrale, car on leur attribue le miracle d’avoir maintenu la tour debout lors du tremblement de terre de 1504. Elles tiennent aussi des palmes à la main, symbole de leur mort en martyres, survenue parce qu’elles ont refusé de reconnaître les dieux romains.

À de nombreuses occasions, Murillo a peint des enfants, et il l'a fait avec des enfants de tous types : des saints dans leur plus jeune âge, des angelots dans des allégories religieuses et des enfants dans des scènes de genre, comme c'est le cas ici.

Il s’agit de l’une des œuvres non religieuses les plus connues de l’artiste, où les éléments du style baroque apparaissent de façon marquée, notamment en ce qui concerne le traitement de la lumière, le clair-obscur de la composition, où l’enfant apparaît éclairé dans un environnement noir ou très sombre.

Les deux enfants sont Jean-Baptiste et Jésus, qui donne à boire au premier dans un coquillage. Bien que la scène ne soit pas biblique, elle est parfaitement plausible, car ils étaient cousins et proches durant leur enfance.

C'est l'une des œuvres les plus reconnaissables du peintre, elle combine les éléments que l'artiste maîtrisait le mieux : la peinture d'enfants et le style baroque. Il a ainsi obtenu une composition belle et équilibrée, reproduite d'innombrables fois sur tous types de supports, y compris des affiches, des t-shirts et d'autres objets de mode et de décoration.

L’œuvre montre saint Jérôme, qui fut au Ve siècle l’un des plus grands érudits en langues hébraïque, latine et grecque au monde. Il traduisit une grande partie de la Bible en latin, sur commande du pape Damase Ier. C’est pourquoi la représentation traditionnelle de ce saint le montre toujours en train d’écrire ou de lire. Une autre peinture très connue sur ce thème est Saint Jérôme écrivant de Caravage.

Cette œuvre montre la mort de l'apôtre André, considéré comme l'un des pères de l'Église catholique et orthodoxe. Le martyre eut lieu dans la ville grecque de Patras, où sa crucifixion (en forme de croix de Saint-André) fut ordonnée par le délégué consulaire romain Aegeates, qui fut non seulement témoin de la prédication de Saint André et des conversions au christianisme qui en résultèrent, mais dont la propre épouse se déclara chrétienne, ce qu'il ne voulut pas tolérer. Il le fit arrêter, flageller et crucifier.

L’œuvre a été réalisée lors de la phase artistique la plus avancée de Murillo, elle a d’ailleurs été achevée l’année même de sa mort, période caractérisée par des figures très estompées et plus colorées, ce qui rappelle certaines techniques développées à la Renaissance comme le sfumato, et d’autres qui ne verront le jour que des siècles plus tard, comme les fondus de l’ impressionnisme.

La prédilection de l’artiste pour ces petits s’explique par le fait qu’il a perdu entre 3 et 5 enfants à cause de la maladie et qu’à cette époque la pauvreté et la maladie touchaient une grande partie de la société sévillane. Avec la même thématique, il a peint des enfants comme celui-ci, des gamins et des petits voyous, en témoignent les titres : "Jeune mendiant", "Enfants mangeant du raisin et du melon".

Cette œuvre se concentre sur la réaction des rois mages face au nouveau-né, plutôt que sur la description classique et biblique du récit. Ils manifestent joie et dévotion, renforçant la solennité du moment où la Vierge Marie leur présente simplement l’enfant. La visite des Rois Mages au messie a été largement traitée par divers artistes de la Renaissance et du Baroque ; l’une des versions les plus connues est la « Adoration des mages » de Velázquez.

Bien que le passage biblique soit bref, la tradition orale chrétienne a enrichi l'événement de toutes sortes de détails, dont beaucoup sont effectivement représentés dans l'œuvre. En haut à gauche, on distingue l'étoile de Bethléem, les costumes des mages renforcent le caractère universel de la religion : chacun représente un âge de l'homme : jeunesse, maturité et vieillesse ; et une origine géographique différente (des 3 continents connus à l'époque) : Asie, Afrique et Europe.

Cette version du Christ couronné d’épines est considérée comme la mieux réussie par l’artiste, qui en a réalisé plusieurs versions du même titre, les plus remarquables se trouvant au Prado (voir) et au musée de Cadix (voir).

L'une des plus grandes habiletés de Murillo était sa capacité à exprimer des émotions et des sentiments sur les visages qu'il peignait, ce qui, dans ce portrait, est brillamment accompli.

Actuellement, cette version de Ecce Homo, ne peut être vue dans aucun musée car elle a été acquise par un collectionneur privé en 2017, qui a payé lors d'une vente aux enchères chez Sotheby's près de 3 millions de livres sterling.

Il s'agit d'une scène de genre, assez atypique pour l'époque et pour le peintre. Elle présente 4 personnages dont la jeune fille debout au centre de la toile est la plus en vue dans la composition ; son demi-sourire, sa joue contractée et son œil à moitié fermé signifiaient, à l'époque et dans ce contexte, que la jeune fille était célibataire et disponible. Dès lors, il est clair que la femme plus âgée est la protectrice des trois enfants, et qu'elle est surtout chargée de veiller à ce que la jeune fille trouve un mari.

L'enfant à gauche et celui allongé confirment le caractère picaresque, l'un par l'expression de son visage, l'autre par le trou dans son pantalon.

Cette scène de genre est l'une des plus célèbres de l'artiste, présentant des caractéristiques typiques du baroque.

Montre deux gamins bien éclairés sur fond sombre, en action et en mouvement ; tant les regards que les lignes principales de la composition sont en diagonale, le détail et le réalisme des figures sont très poussés, à tel point que seuls les raisins au sol pourraient être une nature morte d’une facture des plus fines. La lumière entre par le haut à gauche et crée une ombre dense vers le coin opposé (clair-obscur).

Cette toile appartient à la période artistique la plus précoce du peintre, elle a été réalisée pour décorer l’ Église et hôpital de la Charité de Séville (voir sur Wikipedia) une maison d’accueil créée pour recueillir les plus démunis. Le père, figure de Dieu, accueille le fils qui s’était perdu et revient ; le petit chien signifie que la scène se veut entièrement terrestre et non mythologique.

Ce passage biblique a été peint à de nombreuses reprises ; celle-ci est considérée comme l’une des plus réussies de toute la période, car elle expose de façon remarquable les expressions faciales et corporelles des personnages. La composition en termes de couleur, de lumière et de fond rappelle les œuvres de Titien.

Une autre des célèbres peintures sur le même thème est celle-ci cette version très célèbre, réalisée par Rembrandt, qui présente un style baroque marqué de l'école flamande.

Montre le moment où Jésus ressuscite et sort du tombeau pendant que les gardes postés à l’entrée se sont endormis. Dans sa main, le drapeau du salut, qui symbolise la victoire sur la mort et son appel à la conversion des juifs et des non-juifs.

Ce chef-d’œuvre présente un clair-obscur où la lumière part du fond du tableau vers le spectateur, atteignant son intensité maximale juste sur la tête de Jésus, qui porte les linceuls, tend la main et lève les yeux vers le Père. Dans la partie inférieure, à l’ombre, trois soldats romains dorment sur le sol.

Murillo était un expert pour donner à ses œuvres une aura de charme, de nostalgie et de malice, et cette œuvre en est un excellent exemple. Elle présente deux jeunes filles regardant par la fenêtre, l'une au centre, entièrement éclairée, regarde le spectateur avec un sourire énigmatique et paisible. Derrière elle, à demi-lumière, l'autre jeune fille cache son rire avide avec un mouchoir. Les vêtements des deux, typiquement espagnols de l'époque, indiquent un statut de classe moyenne supérieure.

Les dimensions des personnages sont à l'échelle 1:1, un choix délibéré afin de donner plus d'impact au tableau puisqu'il ressemble davantage à une véritable fenêtre avec les jeunes filles qui regardent ; cette même technique picturale est courante dans l'école flamande du XVIIe siècle, par exemple chez : Jan van Eyck, Rembrandt ou Rubens.

Saint Thomas de Villanueva (1486-1555) fut un moine augustin espagnol, canonisé en 1658, reconnu pour sa sensibilité envers les pauvres. Ici, il est représenté dans sa plus tendre jeunesse, distribuant aux enfants pauvres les vêtements qu'il portait.

Dans cette œuvre, on commence à apprécier la tendance croissante de l'artiste à utiliser le « style vaporeux », qui consiste à estomper les contours des figures, leur donnant une légère apparence de transparence, sans pour autant perdre en réalisme.

L’œuvre exprime la dévotion religieuse de l’artiste lui-même. Murillo était catholique et appartenait à la Confrérie du Rosaire, qui pratiquait avec un grand zèle la prière du saint rosaire. C’est pourquoi on voit l’enfant en tenir un dans sa main droite. La pose des deux personnages est d’une extrême douceur et délicatesse, et, ajoutée à la beauté des visages et à la sérénité joyeuse des expressions, fait de cette œuvre un chef-d’œuvre, comme il en existe peu.

La composition présente des caractéristiques du Ténèbrisme, par ses forts contrastes de lumière, un style très utilisé surtout dans la première période artistique du peintre.

Saint François de Paule fut un moine puis ermite italien du XVe siècle, connu pour sa vie extrêmement austère. Il est ici représenté dans un paysage de désolation et de pénombre, levant les yeux vers le ciel, d'où émane une lumière et où l'on peut lire « Caritas », qui signifie « Amour ». La boule de lumière est entourée d'un gracieux groupe de 5 angelots.

Cette image dramatique de l’apôtre Pierre correspond au récit biblique des larmes provoquées par le fait d’avoir renié son maître à trois reprises. Il a les mains jointes, comme pour demander pardon. L’huile présente les éléments classiques du clair-obscur baroque : un fond sombre et une lumière diagonale qui contourne les figures, et en particulier le visage du personnage.

Dès les premières années, l’attribution de l’œuvre a été discutée, allant jusqu’à affirmer qu’elle avait été réalisée par José de Ribera, bien que la question ait rapidement été clarifiée ; l’influence forte de ce dernier dans celle-ci et d’autres travaux de l’auteur reste manifeste.