Giotto et la Peinture du Trecento

Giotto se soucie de la tridimensionnalité de l'espace, du volume des personnages et des gestes du visage et des mains. Son goût pour les couleurs vives et lumineuses le conduit à mélanger, parfois dans une même œuvre, des bleus, rouges, verts, blancs, terres et noirs. Le caractère narratif de ses œuvres fait que les scènes sont riches en détails.

Après ses trois premières années de formation, Giotto s'installe à Assise avec Cimabue, avec qui il réalise quelques fresques de la Basilique Supérieure. Parmi celles-ci, on sait qu'il a peint des scènes de la vie de saint François (28 peintures) dans lesquelles il illustre les principaux épisodes de sa vie : depuis sa jeunesse, l'expulsion des démons de la ville d'Arezzo, le sermon aux oiseaux ou la stigmatisation, jusqu'à sa mort et les principaux miracles qui ont suivi. Giotto déploie un style très différent de celui de son maître, comme il le montre dans des scènes telles que la suivante :

Contexte historique du Giotto

Au début du XIVe siècle, le pape s’installe à Avignon, ce qui fait perdre à Rome son rôle central dans la société et bien sûr dans l’art. Assise devient un nouvel épicentre artistique, surtout pictural. Sienne et Florence deviennent également des centres importants et les sièges des deux écoles picturales les plus influentes du Moyen Âge.

En peinture, le processus de transformation et de rupture avec la tradition byzantine commence déjà à la fin du Duecento, sous l’impulsion de Pietro Cavallini. Mais c’est au début du Trecento que la rupture devient définitive. Les innovations deviennent imminentes avec Duccio à Sienne et Cimabue à Florence, mais surtout avec le disciple de ce dernier : Giotto. Il est le véritable introducteur de la nouvelle technique picturale, crée un nouveau traitement de l’espace et obtient une nouvelle considération sociale pour l’art et les artistes.

Parmi les scènes du même cycle de saint François, on distingue celle de l’expulsion des démons d’Arezzo, exemple clair du traitement héroïque réservé au saint. Un autre exemple de cette exaltation héroïque peut être « l’Extase » ou la « Stigmatisation ».

Chapelle des Scrovegni

Quelques années plus tard, Giotto se trouve à Padoue où il peint les fresques de l'intérieur de la chapelle des Scrovegni ou de « l'Arène ». La chapelle est construite sur ordre du banquier Enrico Scrovegni, pour expier ses péchés. Le nom de l'Arène vient de sa proximité avec l'amphithéâtre romain « Arène de Padoue ».

Les fresques qui parcourent la nef unique de la chapelle représentent 40 scènes de la vie du Christ et de la Vierge Marie, concluant le programme iconographique par une scène du Jugement Dernier sur le mur ouest. L’ensemble est complété, sur la voûte de la nef, par un ciel étoilé orné de médaillons.

Le cycle de la vie de la Vierge couvre les parties hautes des murs, où se distingue le baiser de saint Joachim et sainte Anne près de la porte de Jérusalem, la naissance de la Vierge et les fiançailles de saint Joseph et de la Vierge. Dans la scène des fiançailles, on retrouve les caractéristiques essentielles de la peinture de Giotto, déjà présentes à Assise. La tridimensionnalité, qui se manifeste avec une plus grande maturité dans le traitement des volumes et des couleurs, et Giotto approfondit également la caractérisation psychologique des personnages par l'individualisation de leurs postures et gestes.

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