Diego Velázquez

Portrait multiple grandeur nature, dans lequel le personnage central et principal est l’infante espagnole Marguerite-Thérèse d’Autriche (1651-1673), entourée de : ses servantes appelées « meninas », de membres de la noblesse et de Velázquez lui-même.

C’est l’une des œuvres les plus étudiées de l’histoire ; aujourd’hui, la principale source d’informations provient des écrits du théoricien et peintre Antonio Palomino (1655 - 1726), qui a analysé en détail la symbolique, la technique, l’histoire et les personnages du tableau.

Trois ans plus tard, il peindrait un portrait unipersonnel de l'infante.

Bacchus, le dieu grec du vin également connu sous le nom de Dionysos, est le protagoniste de cette toile, commandée par le roi Philippe IV d'Espagne. L'idée de réaliser un travail à thème mythologique vient de l'admiration que suscitèrent chez l'artiste les œuvres du Caravage, parmi d'autres peintures italiennes. La toile a été peinte à Madrid et cherche à présenter une fusion entre les "divinités" grecques (les trois personnages de gauche) et le monde profane (les cinq de droite).

L’importance de cette œuvre est qu’elle marque un tournant dans la carrière du peintre, puisqu’il s’agit de la première incursion sérieuse de Velázquez dans le genre mythologique, auquel il restera fidèle jusqu’à la fin de sa vie.

La maîtrise du portrait multiple, il l’a acquise lors de ses années à Séville comme portraitiste expert et peintre de genre religieux, où il a réalisé des œuvres d’une grande complexité.

Le traitement de la lumière sur le protagoniste et ses accompagnateurs met en valeur le personnage principal, et offre de magnifiques contrastes de lumière et d'ombre aux autres. Le naturalisme se combine avec le réalisme et le concept mythologique. Ce mélange confère à l'œuvre un caractère extrêmement original pour l'époque.

Celle-ci, avec «Les Ménines», est l'œuvre la plus complexe jamais réalisée par l'artiste, à tel point qu'elle a fait l'objet de nombreuses interprétations au fil de l'histoire, allant de visions simples qui en apprécient l'aspect esthétique, considérant la scène comme un atelier de couture dans un palais, à des analyses complexes intégrant mythologie et symbolisme caché.

La composition se déroule sur deux plans d’action, le premier montre le mouvement de cinq fileuses au travail, vêtues selon la mode de l’époque. À l’arrière-plan apparaissent cinq personnages énigmatiques, interagissant entre eux et observant une tapisserie de chérubins.

La facture technique, le mouvement et l’anatomie des personnages ont été largement salués par d’innombrables artistes au fil de l’histoire.

Interprétation picturale de la tradition chrétienne, la visite des trois rois mages d'Orient au Messie né à Bethléem de Judée.

La composition présente un travail d'ombres détaillé et un réalisme remarquable. Elle montre Saint Joseph, la Vierge Marie, un berger et les trois rois mages adorant l'enfant et apportant leurs cadeaux respectifs.

Marie est présentée comme une jeune femme belle avec une auréole, regardant et tenant l'enfant sur ses genoux. Saint Joseph apparaît comme un homme au visage marqué, regardant le visage de sa femme, comme s'il se demandait : « Que dois-je attendre dorénavant ? »

L’Enfant Jésus, avec une auréole en forme de croix et des traits adultes, entièrement enveloppé dans un drap, faisant allusion au linceul qui l’enveloppera le jour de sa mort.

Au cours de sa carrière, Velázquez a réalisé de nombreux portraits de bouffons nains, celui-ci est considéré comme le plus brillant de ce thème. Les caractéristiques techniques, les couleurs, l’éclairage et la description anatomique frôlent la perfection.

Un autre portrait célèbre de nain est l'enfant de Vallecas.

Portrait avec un remarquable travail du clair-obscur, représentant le visage d’un apôtre. On ne sait pas exactement de quel personnage biblique il s’agit, mais il est établi qu’il ne s’agit ni de saint Thomas ni de saint Paul, puisqu’on suppose que la toile, avant d’être recoupée, incluait déjà ces deux saints.

Les experts n’attribuent pas à 100 % l’œuvre au peintre, mais les caractéristiques du tableau permettent de l’attribuer, avec une faible marge d’erreur, au style que le peintre développa entre 1619 et 1620.

Portrait d’animal, bien que son attribution ne soit pas totalement certaine, la majorité des experts s’accordent à dire que les coups de pinceau et la technique employée correspondent au style du peintre.

Elle est considérée comme l'une des œuvres religieuses les plus remarquables de l'artiste. Son origine exacte en termes de lieu et de date n'est pas claire, mais son style suggère qu'elle a été réalisée entre 1635 et 1644.

Dans la partie supérieure, les trois personnes de la Trinité chrétienne — le Père, le Fils et le Saint-Esprit — couronnent la Vierge Marie, assise sur les nuages, entourée de rayons de soleil et de petits anges virevoltant.

Scène biblique appartenant à la première période artistique de Velázquez. Comme c'est souvent le cas dans la peinture baroque, la scène principale apparaît à l'arrière-plan, où l'on voit Jésus parlant avec les sœurs Marthe et Marie. Les personnages au premier plan : la vieille femme et la servante, ne figurent pas dans le texte évangélique.

50 ans plus tard, J. Vermeer a peint sa propre version du passage biblique.

Il s'agit de l'une des représentations du Christ crucifié les plus nobles de l'histoire, reconnue comme un chef-d'œuvre de l'anatomie masculine et source d'inspiration pour des œuvres littéraires et picturales.

L'œuvre montre le corps nu de Jésus, vraisemblablement déjà mort, comme l'indiquent l'inclinaison de la tête, la tension des bras et la pâleur de la peau. La posture est particulièrement douce, le corps est composé selon les plus belles proportions de l'époque, apprises de son maître Francisco Pacheco.

Il s'agit de l'une des œuvres les plus élaborées, et la première où le peintre a abordé le thème mythologique.

La toile montre le dieu grec Apollon visitant la forge dirigée par le dieu Vulcain, qui manifeste sa stupéfaction devant les paroles d’Apollon.

La composition et les proportions anatomiques finement réussies sont propres à l'école italienne, apprises par Velázquez lors de son séjour à Rome.

Paysage rural avec « La fontaine des tritons », qui existe encore aujourd'hui, en marbre, située sur un côté du Palais Royal de Madrid.

La toile montre le monument sous une lumière typique de la campagne, avec des arbres touffus en arrière-plan et un chemin aride au premier plan. Les passants semblent profiter d'une journée de loisir. La composition est simple et centrée sur la fontaine, elle est considérée comme une scène de genre.

Il s'agit de l'un des portraits individuels les plus célèbres de l'artiste, représentant l'infante Marguerite-Thérèse, protagoniste du tableau. Les Ménines, qu'il a peinte à de nombreuses reprises, de sa petite enfance jusqu'à ses 8 ans.

Nain qui a travaillé comme bouffon à la cour du prince Baltasar Carlos, souffrait également de troubles mentaux, diagnostiqués à l'époque comme oligophrénie.

Assis dans un environnement champêtre avec une côte, repose le enfant de Vallecas, avec un air de désinvolture, presque défiant, il tient dans ses mains ce qui semble être un paquet de cartes, symbole de son mode de vie. L’expression et les points d’intérêt (visage et mains) sont illuminés avec une maîtrise sublime.

Les handicaps que Velázquez avait l'habitude de peindre soulèvent un débat moral jusqu'à nos jours. On a beaucoup discuté pour savoir si l'artiste cherche à humaniser et à donner de la dignité, ou si au contraire ce type de portrait porte un mépris implicite envers les personnes diminuées.

Un autre portrait de bouffon est celui de don Sebastián de Morra.

Portrait d’enfant avec cheval, le prince Baltasar Carlos (1629-1646), fils de Philippe IV. Le tableau visait à promouvoir l’autorité du futur roi, qui posait déjà à la manière de son père et de son grand-père. D’où le sceptre dans la main droite et la tenue militaire, même étant encore un enfant.

Le paysage en arrière-plan indique que le personnage se trouve à El Pardo (localité de Madrid). La vue donne sur les montagnes de la sierra du Hoyo de Manzanares.

Moment historique militaire, représentant la victoire de l'armée espagnole de Philippe IV sur les propriétaires terriens aux Pays-Bas. Le geste amical des personnages illustre les termes dans lesquels le conflit fut résolu : une reddition considérée comme honorable par l'Espagne.

Philippe IV (1605-1665) fut le monarque le plus souvent portraituré par Velázquez ; cette œuvre représente précisément le roi à 52 ans, et elle est l'une des plus reconnues pour sa composition soignée, son réalisme et sa vivacité.

Du même auteur, une peinture presque identique se trouve dans la National Gallery de Londres.

Composition picturale illustrant trois moments de « La Légende dorée », écrite par l’évêque italien Jacques de Voragine (1230-1298).

Saint Antoine porte une robe brune et saint Paul du blanc, au-dessus un corbeau leur apporte la nourriture du jour. À l'arrière-plan, de chaque côté, des scènes avec les mêmes personnages : à gauche, l'enterrement de saint Paul, avec l'aide d'un lion. À droite, le moment où le saint est trouvé mort en prière.

Œuvre du costumbrisme sévillan, où l'artiste dépeint 3 hommes de générations différentes, partageant joyeusement la table. Dans la pénombre, un serviteur verse du vin pour poursuivre la soirée.

Scène de genre où l'auteur souhaite mettre en avant le caractère sordide de la situation : située à Séville, le plus jeune des hommes, avec une expression moqueuse, tient un verre de vin, donnant à voir que les trois musiciens ont déjà bu. Les deux personnages de droite tiennent leurs instruments sans assurance et jouent ce qui semble être une musique sans queue ni tête.

La conservation de l'œuvre est exceptionnelle, jusqu'à aujourd'hui elle conserve presque intactes ses couleurs, figures et éclairage.

Il s'agit du seul nu féminin connu de Velázquez, peint pour un usage privé, ce qui évitait toute problématique morale liée à ce type d'œuvre.

La mythologie grecque raconte que Vénus est la déesse de la beauté, ainsi l'image laisse voir le concept de beauté corporelle féminine suprême selon le peintre. Dans une posture gracieuse, allongée sur des draps et de dos, Vénus regarde le spectateur à travers un miroir tenu par son fils Cupidon.

Il s’agit de l’une des premières œuvres formelles de l’artiste. Considérée comme une nature morte, elle se distingue par la grande diversité de matériaux et de textures inclus : huile bouillante, mortier en bronze, tissus, légumes, taches, bois, métaux, céramique et osier. Probablement placés là par le désir de l’artiste de montrer son talent.